
Alors que le chapitre 70 de Kagurabachi s’apprête à sortir ce dimanche 2 mars 2025 sur Mangaplus, et que le tome 6 lui emboitera le pas au Japon le 4 mars, le premier tome de Kagurabachi est enfin sorti chez nous !
Et grâce à tous les lecteurs, il a fait un superbe démarrage en vendant plus de 12.000 exemplaires les 3 premiers jours de sa sortie, soit un succès équivalent au lancement japonais ! La suite arrive très vite puisque le tome 2 est programmé au 18 avril 🙂
Nous profitons de ce beau succès pour partager avec vous ci-dessous l’interview de Takuro Imamura (Editeur) et Takeru Hokazono (Auteur), qui était publiée dans notre dossier de presse ! Bonne lecture !
Interview de l’éditeur – Takuro Imamura
La naissance de Kagurabachi !
── Pouvez-vous nous parler de la genèse de Kagurabachi ?
Imamura: Tout a commencé quand Hokazono a exprimé son envie de créer une histoire centrée sur la vengeance. À l’époque, je trouvais ce thème plutôt étonnant pour un magazine shonen. Mais comme Hokazono avait déjà exploré le sujet en one-shot, je me suis dit que cela pourrait donner quelque chose d’intéressant et j’ai décidé de relever le défi.
── Y a-t-il une raison particulière pour laquelle Hokazono-sensei souhaitait créer une histoire autour de la vengeance ?
Imamura: Je pense que c’est tout simplement son genre préféré. Hokazono est un grand amateur de westerns, notamment des œuvres de Tarantino. Dernièrement, il semble également apprécier des films comme John Wick. Je crois qu’il voulait transposer dans un manga ce type d’histoires de vengeance souvent présentes dans cet univers cinématographique. Plutôt que de chercher à créer une histoire typiquement « à la Jump », il a préféré rester fidèle à ses goûts personnels et dessiner ce qui l’intéresse.
── Comment a-t-il imaginé cet univers japonais réaliste, imprégné de références au passé ? Avait-il les lecteurs internationaux en tête lors de sa création ?
Imamura: Je pense que son inspiration vient également des films occidentaux. Hokazono apprécie non seulement le cinéma, mais aussi le jeu Ghost of Tsushima, qui met en avant de nombreux thèmes typiquement japonais. Il semble trouver fascinant le concept d’imagerie japonaise vue de l’étranger ou d’un Japon stylisé et esthétique. C’est pourquoi il intègre délibérément des éléments emblématiques du Japon, comme des sabres et des poissons rouges, à des moments clés. Mais comme il a conçu cette œuvre dans l’objectif de séduire les lecteurs du magazine Jump, nous n’avions pas vraiment réfléchi à son attrait potentiel à l’international. Quand j’ai appris qu’elle suscitait un engouement à l’étranger après le début de la sérialisation, j’ai été surpris et je me suis dit : « Attendez, ça marche là-bas ? » C’était une réponse aussi inattendue que réjouissante, comme un heureux hasard.
── Comment Chihiro a-t-il été créé ?
Imamura: Hokazono s’est dit : « Un personnage entièrement vêtu de noir, ce ne serait pas incroyablement stylé ? », et il a créé Chihiro. Au Japon, le magazine Jump est publié en version imprimée, et nous avions peur que le noir sature les pages, rendant certaines scènes illisibles. Mais finalement, je trouve le résultat très réussi. Ce choix visuel est particulièrement efficace dans les scènes où Chihiro émerge de l’obscurité.
── Pouvez-vous nous expliquer comment le personnage de Char a vu le jour ?
Imamura: Si Chihiro avait été le seul à porter la narration avec une intrigue centrée sur la vengeance, l’histoire aurait risqué de devenir trop sombre. Il fallait donc un personnage pour détendre l’atmosphère. Au départ, nous pensions simplement ajouter un nouveau membre au groupe, sans avoir une idée précise. Hokazono a finalement imaginé le personnage féminin de Char.
── Comment définissez-vous les développements et l’orientation de l’histoire ?
Imamura: J’avais envisagé une progression classique de manga shonen, où le protagoniste, Chihiro, gagne en force physique grâce à sa croissance mentale. Pour cela, nous avons introduit Sojo, un ennemi redoutable, dès le début de l’histoire. Il joue le rôle du « premier adversaire puissant », un élément clé pour dynamiser le récit, typique des mangas shonen. Chihiro poursuit un objectif clair : venger son père en éliminant Hishaku, le meurtrier de ce dernier, qui se révèle être le vrai antagoniste de l’histoire. Le combat contre Sojo en début de récit sert donc à poser les bases de cette évolution.
À propos de l’histoire !
── Pouvez-vous nous expliquer comment se déroulent vos échanges et les sujets que vous abordez le plus souvent ?
Imamura: J’échange avec Hokazono en personne une à deux fois par semaine. Une fois qu’un chapitre est terminé, nous discutons du suivant, et ainsi de suite. Le cadre général de l’histoire a été esquissé dès le départ, et notre travail consiste désormais à développer les détails de chaque chapitre en restant fidèle à cette structure. Cela dit, au fil des discussions, l’histoire peut parfois prendre des directions inattendues, s’éloignant du plan initial. Par exemple, Sojo avait d’abord été imaginé comme faisant partie d’un duo, mais en réfléchissant à l’approche la plus efficace, nous avons finalement abouti au personnage qu’il est aujourd’hui.
── Vos réunions portent-elles uniquement sur l’histoire ?
Imamura: Pas du tout, ce ne sont pas que des discussions sérieuses. Nous parlons également d’autres sujets. Naturellement, Jump revient souvent dans nos conversations, ainsi que d’autres œuvres que nous trouvons intéressantes.
── Les doubles pages et le découpage des cases sont particulièrement originaux. Avez-vous donné des conseils à sensei à ce sujet ?
Imamura: C’est entièrement le fruit du travail de Hokazono, et j’interviens rarement pour proposer des modifications majeures. Il m’arrive toutefois de lui suggérer quelques ajustements, comme : « Agrandir le visage de Chihiro permettrait de mieux faire passer ses émotions. »
── Pouvez-vous nous parler d’un moment fort de Kagurabachi ?
Imamura: L’action, sans hésiter.
À propos d’Hokazono-sensei !
── Comment décririez vous Hokazono-sensei ?
Imamura: Il a participé au Tezuka Award à seulement 19 ans, remporté un prix, et en moins de deux ans, il lançait une série. Son talent est indéniable. Peut-être grâce à sa jeunesse, il adopte une approche très instinctive et directe dans son dessin. Il paraît qu’il a commencé à créer des mangas pendant la pandémie de COVID-19, lorsque nous étions tous confinés. C’est aussi quelqu’un de très bienveillant. Ce qui m’a surpris, c’est qu’il n’était pas allé chez le coiffeur depuis une dizaine d’années. Il se coupe lui-même les cheveux, et il est toujours bien coiffé. Il semblerait qu’il ait un don non seulement pour le manga, mais aussi pour la coiffure !
── Y a-t-il un manga qui a particulièrement influencé Hokazono-sensei ?
Imamura: Il est un grand fan de Naruto. Si vous regardez son œuvre primée au Tezuka Award ou ses premiers one-shots, l’influence est indéniable. Il s’est également inspiré d’autres séries à grand succès comme Chainsaw Man, Attack on Titan et Ajin : Demi-Human.
── Dans ce contexte, choisir de raconter une histoire de vengeance dans Jump a dû représenter un vrai défi.
Imamura: Hokazono a grandi en lisant Jump, il était donc naturel pour lui de vouloir y sérialiser une œuvre. Par ailleurs, son envie de devenir mangaka est née en partie grâce à Naruto, ce qui donne encore plus de sens à ce projet.
── Bien que Kagurabachi soit la première série de Hokazono-sensei, pouvez-vous nous parler de son évolution et des changements que vous avez pu observer ?
Imamura: Son dessin s’est nettement amélioré. Lors de son one-shot, son trait était encore un peu hésitant, mais il a rapidement gagné en maturité avec le lancement de Kagurabachi. Malgré la pression du rythme hebdomadaire, il a clairement investi beaucoup d’efforts dans ses illustrations. Un autre changement notable, c’est qu’il a commencé à se promener (rires). Il semble qu’il trouve plus d’inspiration en marchant dans son quartier qu’en restant assis à son bureau.
── En tant qu’éditeur, avez-vous des personnages ou des scènes préférés ?
Imamura: Mon personnage préféré est sans doute le héros, Chihiro. Il est incroyablement charismatique. Quant à ma scène préférée, c’est celle du chapitre 10, quand Chihiro saute dans la voiture pour sauver Char. L’intensité de l’action est impressionnante, et cette scène m’a captivé.
── Quels sont les projets et objectifs pour l’avenir de Kagurabachi ?
Imamura: J’espère que la série continuera de gagner en popularité. Elle connaît déjà un énorme succès à l’international, et j’aimerais que cette popularité se maintienne également au Japon. À long terme, notre ambition est d’adapter l’œuvre en anime !
── Pour terminer, avez-vous un message à adresser aux lecteurs de MANGA Plus ?
Imamura: Un grand merci à tous de lire Kagurabachi. Honnêtement, Hokazono et moi n’aurions jamais imaginé que la série rencontrerait un tel succès à l’international, et nous sommes profondément reconnaissants pour l’accueil chaleureux qu’elle a reçu. Nous espérons sincèrement que vous continuerez à prendre plaisir à suivre Kagurabachi.
Interview de l’auteur – Takeru Hokazono
Q1 Quels étaient vos objectifs initiaux pour Kagurabachi ?
Hokazono: Je voulais créer une structure et une direction inédites, quelque chose qui n’avait encore jamais été vu.
Q2 Quels sont les personnages que vous aimez dessiner et ceux que vous trouvez plus difficiles à représenter ?
Hokazono: J’aime particulièrement dessiner Sojo. En revanche, j’ai du mal avec les personnages féminins.
Q3 Quelle est votre scène préférée dans la série jusqu’à présent ? (attention spoil)
Hokazono: J’adore la séquence allant de la scène des bains avec Sojo jusqu’à la confrontation avec Kamunabi (chapitre 12). La scène de la mort de Daruma (chapitre 8) est également l’une de mes favorites.
Q4 Avez-vous des références ou des habitudes particulières lorsque vous écrivez ?
Hokazono: Je regarde énormément de films. Et quand je suis bloqué, je prends une douche. Cela dit, travailler sur des chapitres difficiles a tendance à faire grimper ma facture d’eau.
Q5 Qu’est-ce qui vous intéresse le plus en ce moment ?
Hokazono: J’ai envie d’aller voir un film au cinéma !

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